Une lumière dans les ténèbres ?

Mois : juin 2023

Deux mois catastrophiques de feux de forêts au Canada

Incendie au Nord-Est de la Colombie-Britannique.
Photo by Icon sport/BC Wildfire Service/Handout via Xinhua

Au Canada, on n’en finit plus d’éteindre les feux de forêts et deux mois après les premiers incendies, la situation ne s’améliore pas !
Contrairement à ce que l’on peut penser de leur origine, il semble bien que l’essentiel de ces embrasements exceptionnels de ce mois-ci, ne soit pas l’œuvre de la main de l’homme, mais qu’ils aient été déclenchés majoritairement par la foudre.

Ce n’est pas terminé, la plupart des incendies ne sont pas maitrisés, les moyens à disposition ne peuvent que très difficilement endiguer ces incendies à répétitions.
Environ 500 feux de forêt sont actuellement recensés.
Selon les autorités, 229 d’entre eux sont actuellement « hors contrôle ».

Le pays est sous le coup d’une catastrophe gigantesque avec des répercussions internationales.
La pollution des feux de forêt peut se propager sur de grandes distances, affectant même des régions éloignées des zones d’incendie.
Il en résulte qu’elle a été véhiculée par les vents, aux États-Unis et en traversant l’Atlantique, sur le continent européen.

New-York (USA)
New-York (USA)
Déplacement des fumées, région des Grands Lacs (Canada-USA)
Trajectoire des particules en direction de l’Europe

Pollution minimale en Europe, selon les scientifiques, mais quelques questions se posent entre les effets conjugués de la pollution ambiante et celle additionnée des particules de fumée des incendies canadiens.

Mais qui suis-je ?

Vieux routard de la Météo amateur depuis quelques décennies, j’ai élaboré un concept personnel de météo locale que j’ai adapté au gré des régions où je me suis installé.
À chacun de mes points de chute, un site Internet a été conçu et mis à disposition de tout un chacun.
Aujourd’hui, mes intérêts sont aussi orientés vers le questionnement des phénomènes qui impactent le climat et l’environnement d’où la mise en œuvre de ce blog, et en ayant l’espoir qu’une lueur dans les ténèbres apparaisse.

Ma formation est essentiellement technique de bon niveau, avec en complément un savoir faire non négligeable en informatique, ainsi que de plusieurs années d’expériences.
Retraité, je prends le temps nécessaire à la compréhension des multiples enjeux induits par le dérèglement du climat et des conséquences qui en résultent, avec pour intention de modestement transmettre des informations fiables et compréhensibles aux plus jeunes générations, et de même qu’à tous les internautes qui souhaitent les découvrir.

L’inévitable et (irréversible) déclin des glaciers alpins

Le glacier de la mer de glace diminue de manière alarmante d’années en
années à cause du réchauffement climatique. • © Didier Albrand / F3 Alpes

Les glaciers des Alpes dans leur ensemble, sont soumis à un réchauffement exponentiel, d’une ampleur qui laisse présager de leur fin dans un avenir très proche.

Les conséquences
▶ Augmentation du niveau de la mer : Les glaciers jouent un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre hydrologique de la Terre.
▶ Pénurie d’eau douce : Les glaciers sont également une source importante d’eau douce. Leur fonte fournit de l’eau aux rivières et aux réserves souterraines pendant les périodes de sécheresse.
▶ Perturbation des écosystèmes : Les glaciers abritent une biodiversité unique, adaptée à des conditions froides et spécifiques.
▶ Changements climatiques accélérés : Les glaciers jouent un rôle important dans la régulation du climat en réfléchissant une grande partie du rayonnement solaire dans l’espace.
▶ Impact sur l’économie et les communautés : De nombreuses régions dépendent du tourisme lié aux glaciers pour leur économie locale.

17 juin 2023 à13h45 à Tschiervaglacier en Suisse.
Spectaculaire effondrement de parties d’un glacier suspendu
Comparaisons récentes de 2023 avec le passé des glaciers de la Bernina en Suisse

Les Alpes se désagrègent sous nos yeux.
Les scientifiques spécialistes des Alpes constatent une accélération de la dislocation, en liaison directe avec le réchauffement climatique.
La hausse des températures, notamment lors de canicules entraînent non seulement la fonte et le recul des glaciers, mais aussi le dégel du permafrost, les parties du sol qui ne dégèlent jamais, qui a pour rôle d’agglomérer la roche.
C’est tout un équilibre qui se fracture !

Y’a-t-il encore une perspective pour ralentir ce déclin ? Une lueur dans les ténèbres ? Un espoir, même ténu ?
Selon la glaciologue Heïdi Sevestre tout n’est pas perdu.
« L’avenir de la moitié des glaciers est véritablement entre nos mains »

Les Météorologues

Le météorologue prévisionniste
Prévoir la météo c’est un métier avec un solide cursus d’études, mais aussi une vocation, un sacerdoce.
Un bon météorologue prévisionniste se base sur des faits scientifiques avérés, afin d’évaluer dans le temps l’évolution complexe des divers paramètres qui vont intervenir pour déterminer une situation, et anticiper les risques climatiques.
Cela implique de comprendre les incertitudes et les limites des prévisions.
De communiquer clairement les situations aux utilisateurs et au public.

Le météorologue amateur
Le météorologue amateur est un passionné qui observe, enregistre et analyse les conditions météorologiques dans sa propre région, en utilisant des équipements de mesure tels que des stations météorologiques, des thermomètres, des baromètres et des anémomètres.
L’amateur de météorologie a aujourd’hui la possibilité d’utiliser des outils performants, mis à disposition par des sites spécialisés, amateurs et / ou professionnels.
Son rôle est important au niveau local et les informations recueillies par son installation, permet de compléter celles collectées par les organisations professionnelles.
Le rôle du météorologue amateur est aussi de s’intéresser et de contribuer à l’étude et à la compréhension des phénomènes météorologiques.

Mais pour rester crédible il ne faut pas céder à la tentation de se substituer aux professionnels.

Les remarquables photos d’un ornithologue amateur passionné

Denis Oberson, ornithologue amateur

Il se déplace, il randonne, prend son temps, parfois pendant de longs instants il observe.
Et clic, il appuie sur son déclencheur, mitraille au besoin pour obtenir le meilleur.
Il en connaît un bout sur les oiseaux régionaux !
Lors de ses déplacements, il les identifie parfaitement et si le doute s’insinue, il puise dans sa documentation très exhaustive.
S’il croise des mammifères ou des insectes, il les observe à l’identique, et de même, il n’hésite pas à les fixer pour la postérité.


Un jour au hasard de l’une de ses randonnées, lors de la rencontre fortuite avec un loup à six kilomètres du centre de la ville de Genève, il a eu l’aubaine de quelques beaux clichés.

Loup gris – Canis lupus ♦ ©D.Oberson
Loup gris – Canis lupus ♦ ©D.Oberson

Super Denis !
Tout en sensibilité et plein d’empathie pour cette nature que nous devons préserver et envers qui nous avons un devoir de protection.
Ses photos nous révèlent un magnifique témoignage de ce qu’il est encore possible de sauvegarder.

Bilan simplifié des précipitation du département de la Saône-et-Loire, et de la Bresse louhannaise

La perception d’une probabilité accrue d’un risque de sécheresse plane sur plusieurs départements du pays.
Pour ce premier semestre 2023, la Saône-et-Loire se trouve dans la ligne de mire d’une sécheresse des sols et des nappes phréatiques probablement aussi lourde de conséquence voire plus, que celle de 2022.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, les statistiques démontrent bien la carence d’apport d’eau pour ces dernières semaines.
Les conditions météos n’évoluent pas pour l’instant vers des améliorations pluvieuses notables.

Au 17 juin 2022, le déficit pluviométrique était de l’ordre de 28%, et pour comparaison au 17 juin 2023, il est de 18%.
Mais entre ces deux dates, la pluviométrie n’a pas pour autant satisfait le remplissage des nappes phréatiques, seule l’humidification des sols lors du printemps météorologique 2023 s’est avérée plutôt satisfaisante.

En Bresse louhannaise

Bilans des précipitations pour la Bresse louhannaise (71) – juin2022/23

Selon les normales pour la Bresse louhannaise établies par Météo France entre 1991 et 2020 à Montpont-en-Bresse, la pluviométrie au 1er semestre devrait se situer à 473,8 millimètres.
Le déficit pluviométrique à cette date pour 2022 avec un mois de juin particulièrement pluvieux était de l’ordre de 22%, et pour la même période en 2023, il est de 63%.
Pour ce premier semestre à l’inverse du département, le déficit pluviométrique en Bresse louhannaise est nettement plus élevé, ce qui démontre pour cette région une sécheresse problématique en devenir.

Les perspectives
Le phénomène météorologique El Niño, généralement associé à une augmentation des températures mondiales, a officiellement débuté et devrait « se renforcer graduellement » dans les mois qui viennent, a déclaré jeudi 8 juin 2023 l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).
Les probabilités tendent à envisager des périodes plus chaudes pour les mois à venir, et concernant les perspectives pluviométriques, pour l’instant il n’y a pas de scénarios déterminants.

Nappes d’eau souterraine au 1er Juin 2023

Que retenir ?
● La période de recharge 2022-2023 a été déficitaire sur une grande partie du territoire.
● Les pluies du début du printemps ont permis d’engendrer des épisodes de recharge et de repousser le début de la période de vidange sur les secteurs les plus arrosés.
● En mai, les pluies infiltrées ont généralement été inexistantes ou insuffisantes pour engendrer un épisode de recharge.
● La vidange est active sur la plupart des nappes : 60% des points d’observation sont en baisse (38% en avril).

Courant mai, la situation des nappes n’évolue que peu et demeure globalement peu satisfaisante : 14% des points d’observation sont au-dessus des normales mensuelles (17% en avril), mais 66% des niveaux restent modérément bas à très bas (68% en avril) et 19% sont très bas (20% en avril).
La situation est proche de l’année dernière (69% des niveaux sous les normales en mai 2022) mais plus contrastée.

Rapport complet sur la situation hydrogéologique au 1er juin 2023
En direct sur le site de la Météo de Montret (71440) en Bresse bourguignonne

Risque de sécheresse sur les nappes à enjeux pour 2023
Selon le BRGM, les prévisions pour l’été 2023 se révèlent assez pessimistes, avec un risque de sécheresse fort à très fort sur une majorité des nappes.
Les nappes ont connu un étiage sévère en octobre-novembre 2022 et la recharge de l’automne et de l’hiver 2022-2023 a été déficitaire.
Seules les nappes ayant bénéficié d’une recharge excédentaire, notamment en fin d’hiver et début du printemps 2023, affichent un risque faible.

Il faut aussi pointer le phénomène météorologique El Niño, ce courant chaud du Pacifique qui va très probablement influencer le climat de nos régions et favoriser un état de sécheresse aggravée des nappes.

Remarquable anomalie de la température moyenne mondiale le 9 juin 2023

Anomalie de température au 9 juin 2023 (cliquer sur l’image pour agrandir)

Selon l’analyse de l’organisation ClimateReanalyzer.org, on peut observer une anomalie conséquente de température par rapport à la moyenne mondiale pour le vendredi 9 juin 2023.
Si l’on effectue une comparaison de la température moyenne selon la normale 1979 – 2000 qui est de 15,86°C, avec la température observée de 16,77°C, l’écart de 0,90°C s’avère considérable.
Le climat se dérègle, aujourd’hui c’est une évidence, mais ce décrochage devrait inquiéter.

L’anomalie de température à deux mètres sur l’ensemble du globe, est évidente sur l’image ci-dessous.
On visualise bien les zones chaudes hors-normes qui sont majoritairement dominantes.

Sans nul doute possible, « La Terre est vraiment malade » !

Un monde qui s’effondre

Un monde juste sur une planète sûre ?
Une étude internationale publiée mercredi 31 mai 2023 dans la revue Nature par des scientifiques du groupe Earth Commission (Commission de la Terre), quantifie pour la première fois les limites du système terrestre en direct.
Cette étude met notamment en évidence la stabilité et la résilience du système terrestre et le bien-être humain, qui sont indissociables.

Le check-up « médical » de notre planète est plutôt inquiétant et le constat est clair :
« Nos résultats sont assez préoccupants : au sein des cinq domaines analysés, plusieurs frontières, à l’échelle globale et locale, sont déjà transgressées. Cela signifie qu’à moins qu’une transformation ne se produise en temps opportun, il est très probable que des points de basculement irréversibles et des impacts généralisés sur le bien-être humain seront inévitables. Éviter ce scénario est crucial si nous voulons assurer un avenir sûr et juste pour les générations actuelles et futures … »
Johan Rockström, coprésident de la Commission de la Terre, auteur principal et directeur du Potsdam Institute for Climate Impact Research

L’espèce humaine dépasse les bornes pour son malheur et celui de la planète, il est temps de se reprendre car l’horloge tourne.
Des scientifiques fixent les limites à ne pas dépasser pour préserver la Terre et l’humanité

« Pour un avenir sûr, le monde a besoin d’objectifs mondiaux au-delà du climat« , le message des scientifiques est sans équivoques !

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