Une lumière dans les ténèbres ?

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L’année 2023 confirme la progression et l’intensité du réchauffement climatique

En 2023, le monde a été témoin de l’urgence climatique avec une clarté sans précédent.
Les températures mondiales ont continué leur ascension, franchissant des seuils alarmants et soulignant la nécessité d’actions immédiates.

La fonte des glaces polaires et les événements météorologiques extrêmes nous ont asséné de préoccupants rappels sur notre vulnérabilité face à la nature.
La science envoie un message clair : les activités humaines poussent rapidement la planète vers des points de bascule irréversibles, qui menacent les fondements de l’humanité et de son bien-être.

Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), en 2023, le climat a battu des records accompagnés de phénomènes météorologiques extrêmes, sources de dévastation et de désespoir.
2023 est l’année la plus chaude jamais enregistrée
• Records des températures de surface et d’élévation du niveau de la mer
• Les concentrations de gaz à effet de serre continuent d’augmenter
• La banquise antarctique enregistre un minimum record
• Les conditions météorologiques extrêmes sont meurtrières et dévastatrices
Air, mer, on aborde des situations inédites qui deviennent peu contrôlables.
Les glaces des pôle subissent nettement les conséquences du réchauffement climatique avec des atteintes bien visibles.

Les statistiques mondiales 2023

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Une année où les catastrophes se sont enchainées et multipliées :

  • La glace laisse place à une végétation qui explose en Antarctique
  • Incendie record au Canada avec nuage de fumée qui a traversé l’Europe plusieurs fois
  • Vagues de chaleur meurtrières en Europe, en Amérique du Nord et en Chine
  • Tornades, ouragans, cyclones, tempêtes et inondations en tous points du globe

Et cette liste n’est pas exhaustive …
Concordance de faits confirmés par des statistiques qui ne laissent pas de place aux interprétations erronées et à la divagation.


Réchauffement climatique : nous n’étions pas dans l’ignorance !

Le point de bascule du climat est atteint et cela probablement depuis quelques décennies. Nous n’en avons pas été conscients, les indicateurs ne paraissaient pas alarmants, nous avons vécu dans le déni de situations pourtant préoccupantes.

Des lanceurs d’alerte il a en a bien eu quelques-uns, souvent de la communauté scientifique, qui nous ont alerté sur les menaces majeures que sont la perte de biodiversité, le dérèglement climatique ou l’épuisement des ressources depuis plus d’un siècle.
Mais leurs messages sont cependant souvent restés ignorés.
120 ans d’alertes sur le blog « anticiper.org », une rétrospective chronologique intéressante à découvrir.


Le 14 août 1912 le Rodney and Otamatea Times, journal néo-zélandais, publiait un article de quatre phrases pris en sandwich dans une page fourre-tout.
Article qui a également paru dans des journaux australiens de la même époque.

«Les chaudières du monde brûlent maintenant 2 000 000 000 de tonnes de charbon par an. Quand il est brûlé, et mélangé à l’oxygène, le charbon ajoute environ 7 000 000 000 tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère chaque année. Ce qui pousse à rendre l’air étouffant pour la Terre et à augmenter les températures. Les effets pourraient être considérables dans quelques siècles.»

Néanmoins, les premières prévisions d’un réchauffement planétaire voient le jour à la fin des années 1960 et il faudra attendre 1979 pour que se mette en place la première conférence mondiale sur le climat à Genève.
Plus d’un siècle après la publication de l’article du Rodney and Otamatea Times, les effets du réchauffement climatique se font sentir plus vite que prévu : le niveau moyen des mers a augmenté de plus de 15 cm depuis 1900 et la concentration atmosphérique de CO2 de 40% depuis 1750.

En France en 1979 sur un plateau de télévision, Haroun Tazieff évoquait le fait que notre production de CO₂ risquait de créer un fort réchauffement climatique.

Interview télévisé d’Haroun Tazieff en 1979

Surprise ornithologique à Genève en saison hivernale

Le canton de Genève, en Suisse romande est propice aux observations de la faune et de l’avifaune locale.
Les cinq grandes classes (poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères) y sont présentes et représentatives d’un biotope encore riche et varié.

Denis, observateur et photographe passionné, nous fait découvrir au fil des saisons cette diversité que l’on se doit de conserver et protéger.
Parfois, il est surpris d’apercevoir des espèces dont la voie de migration n’est pas celle empruntée habituellement.
Des cheminements probablement dictés par les aléas du dérèglement climatique.

Cette saison hivernale 2023/2024 a réservé son lot de surprises : sur la rive gauche du lac Léman, deux espèces plutôt rares en ces lieux ont été observées au grand plaisir des ornithologues.
La Macreuse à front blanc hiverne en mer, sur les côtes nord-américaines du Pacifique et le d’Atlantique. Il lui arrive parfois d’errer plus loin vers le sud. Cette espèce est régulièrement vue au nord-ouest de l’Europe, et plus particulièrement en Grande Bretagne.

Le Chevalier grivelé l’autre surprise, a tendance à hiverner dans un grand territoire allant du sud des États-Unis à l’Amérique Centrale et comprenant aussi l’Amérique du Sud et d’îles des Antilles, des Bahamas et Galapagos.

De belles surprises, mais qui présentent une anomalie migratoire évidente, et qui pourrait bien se multiplier dans le temps …

Photographe passionné, il nous transmet ses magnifiques images sur la biodiversité.

Il bourlingue entre Suisse et France, et s’imprègne profondément des milieux naturels qu’il visite pour prendre de belles images de cette nature sauvage encore intacte.
Une fois de plus il nous emmène sur ses pas à la découverte d’ophidiens, de lépidoptères, d’insectes, de la faune avicole, de la faune en général.
Une overdose oculaire sur la beauté de notre environnement !

Quelques papillons et insectes

Faune avicole et autre

Denis Oberson, ornithologue amateur

Il est une beauté sensible dans le seul son de ces mots « la bonne terre ». Ils suggèrent à notre esprit la vision des divers éléments et forces de la nature travaillant en pleine harmonie. De tout temps l’imagination des hommes a été enflammée par la conception d’une « symphonie de la terre » …
Fairfield Osborn – « La planète au pillage » 1948

Le basculement

Inédit, incroyable !
Hallucinante immersion dans l’inconnu, et pourtant en 2023 nous y voilà !
Un dérèglement du climat sans précédent à l’échelle de l’humanité, avec de terribles conséquences sur le vivant.
Le 6e rapport de synthèse du GIEC du 20 mars 2023 est éloquent, mais semble bien se situer en dessous de la réalité vécue depuis le début de cette année.

Vague de chaleur planétaire extrême et persistante

Tous les indicateurs pointent en rouge :
Température de la terre et des océans en surchauffe
Mégas incendies
Glaces des Pôles qui fondent et qui ne récupèrent pas en saison froide
Perte considérable de masse glaciaire au niveau mondial
En clair, l’humanité étouffe !

Le monde suffoque face à la chaleur – BFM TV

Avec les températures très élevées partout dans le monde, peut-on parler d’une canicule mondiale ?

État de la température mondiale au 19 juillet 2023

L’Europe n’est pas en reste et connaît certaines des températures les plus chaudes de l’été 2023 à ce jour, alors qu’un «dôme de chaleur» s’étend sur la moitié sud du continent.
Le pourtour méditerranéen bouillonne et ne cesse de battre des records sur terre et mer, on enregistre par endroit des pointes de températures à plus de 40°C.

Une journée du 19 juillet 2023 significative

Et pourtant nous étions déjà conscients de ce qui pouvait se passer …
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs»
Cette phrase culte prononcée par Jacques Chirac lors du IVe sommet de la Terre, en 2002, de par sa tournure prophétique reste gravée dans l’histoire.

… et nous regardons toujours ailleurs

L’inévitable et (irréversible) déclin des glaciers alpins

Le glacier de la mer de glace diminue de manière alarmante d’années en
années à cause du réchauffement climatique. • © Didier Albrand / F3 Alpes

Les glaciers des Alpes dans leur ensemble, sont soumis à un réchauffement exponentiel, d’une ampleur qui laisse présager de leur fin dans un avenir très proche.

Les conséquences
▶ Augmentation du niveau de la mer : Les glaciers jouent un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre hydrologique de la Terre.
▶ Pénurie d’eau douce : Les glaciers sont également une source importante d’eau douce. Leur fonte fournit de l’eau aux rivières et aux réserves souterraines pendant les périodes de sécheresse.
▶ Perturbation des écosystèmes : Les glaciers abritent une biodiversité unique, adaptée à des conditions froides et spécifiques.
▶ Changements climatiques accélérés : Les glaciers jouent un rôle important dans la régulation du climat en réfléchissant une grande partie du rayonnement solaire dans l’espace.
▶ Impact sur l’économie et les communautés : De nombreuses régions dépendent du tourisme lié aux glaciers pour leur économie locale.

17 juin 2023 à13h45 à Tschiervaglacier en Suisse.
Spectaculaire effondrement de parties d’un glacier suspendu
Comparaisons récentes de 2023 avec le passé des glaciers de la Bernina en Suisse

Les Alpes se désagrègent sous nos yeux.
Les scientifiques spécialistes des Alpes constatent une accélération de la dislocation, en liaison directe avec le réchauffement climatique.
La hausse des températures, notamment lors de canicules entraînent non seulement la fonte et le recul des glaciers, mais aussi le dégel du permafrost, les parties du sol qui ne dégèlent jamais, qui a pour rôle d’agglomérer la roche.
C’est tout un équilibre qui se fracture !

Y’a-t-il encore une perspective pour ralentir ce déclin ? Une lueur dans les ténèbres ? Un espoir, même ténu ?
Selon la glaciologue Heïdi Sevestre tout n’est pas perdu.
« L’avenir de la moitié des glaciers est véritablement entre nos mains »

Les remarquables photos d’un ornithologue amateur passionné

Denis Oberson, ornithologue amateur

Il se déplace, il randonne, prend son temps, parfois pendant de longs instants il observe.
Et clic, il appuie sur son déclencheur, mitraille au besoin pour obtenir le meilleur.
Il en connaît un bout sur les oiseaux régionaux !
Lors de ses déplacements, il les identifie parfaitement et si le doute s’insinue, il puise dans sa documentation très exhaustive.
S’il croise des mammifères ou des insectes, il les observe à l’identique, et de même, il n’hésite pas à les fixer pour la postérité.


Un jour au hasard de l’une de ses randonnées, lors de la rencontre fortuite avec un loup à six kilomètres du centre de la ville de Genève, il a eu l’aubaine de quelques beaux clichés.

Loup gris – Canis lupus ♦ ©D.Oberson
Loup gris – Canis lupus ♦ ©D.Oberson

Super Denis !
Tout en sensibilité et plein d’empathie pour cette nature que nous devons préserver et envers qui nous avons un devoir de protection.
Ses photos nous révèlent un magnifique témoignage de ce qu’il est encore possible de sauvegarder.

Sans nul doute possible, « La Terre est vraiment malade » !

Un monde qui s’effondre

Un monde juste sur une planète sûre ?
Une étude internationale publiée mercredi 31 mai 2023 dans la revue Nature par des scientifiques du groupe Earth Commission (Commission de la Terre), quantifie pour la première fois les limites du système terrestre en direct.
Cette étude met notamment en évidence la stabilité et la résilience du système terrestre et le bien-être humain, qui sont indissociables.

Le check-up « médical » de notre planète est plutôt inquiétant et le constat est clair :
« Nos résultats sont assez préoccupants : au sein des cinq domaines analysés, plusieurs frontières, à l’échelle globale et locale, sont déjà transgressées. Cela signifie qu’à moins qu’une transformation ne se produise en temps opportun, il est très probable que des points de basculement irréversibles et des impacts généralisés sur le bien-être humain seront inévitables. Éviter ce scénario est crucial si nous voulons assurer un avenir sûr et juste pour les générations actuelles et futures … »
Johan Rockström, coprésident de la Commission de la Terre, auteur principal et directeur du Potsdam Institute for Climate Impact Research

L’espèce humaine dépasse les bornes pour son malheur et celui de la planète, il est temps de se reprendre car l’horloge tourne.
Des scientifiques fixent les limites à ne pas dépasser pour préserver la Terre et l’humanité

« Pour un avenir sûr, le monde a besoin d’objectifs mondiaux au-delà du climat« , le message des scientifiques est sans équivoques !

Le souci du changement de tempo des courants océaniques

Schéma de parcours des courants marins

Une étude du 25 mai 2023 met en exergue que le ralentissement des courants océaniques profonds, du fait de la fonte avérée des glaces de l’Antarctique, s’accomplira bien plutôt qu’envisagé initialement.
Rien de surprenant, les scientifiques clament depuis des lustres que les glaces fondent aux deux Pôles.
Cette fonte, et la hausse des températures dues aux gaz à effet de serre d’origine anthropique aura très probablement des conséquences perturbatrices considérables sur la circulation des courants océaniques.

Echange atmosphère et courants marins
Mécanisme des courants de densités

L’équilibre global de notre biosphère est dépendant d’un système interconnecté bien rodé.
Le déséquilibre du climat causé par l’anthropocène, concept développé pour reconnaître l’ampleur des changements environnementaux causés par les activités humaines, en particulier depuis la Révolution industrielle du XVIIIe siècle, menace l’ordonnancement complexe entre les composants assurant l’harmonie de l’interdépendance des écosystèmes.

Parutions sur ce sujet
franceinfo
Réchauffement climatique : les courants océaniques profonds en Antarctique ralentissent plus tôt que prévu, selon une étude
Le Monde
Les courants océaniques profonds ralentissent des décennies plus tôt que prévu sous l’effet de la fonte des glaces antarctiques
Nausicaá
Les courants océaniques, régulateurs du climat
Sciences et Avenir
Antarctique : les courants océaniques profonds ralentissent plus tôt que prévu

Fonte de la calotte glacière du Pôle Nord retardée ?

Une fonte des glaces inquiétante

Selon une information relatée par le média Huffpost, il semble que le protocole de Montréal signé en 1987 qui avait pour objectif de préserver la couche d’ozone, soit bénéfique pour un ralentissement de la fonte des glaces du pôle Nord.
Et si cela est avéré, en soi c’est une bonne nouvelle permettant de reculer une échéance climatique et qui démontre l’illustration d’initiatives positives.
Mais il faut encore beaucoup plus de volonté collective pour enrayer l’accroissement du dérèglement du climat.
La signature de ce protocole en 1987 prouve bien qu’il est possible d’agir communautairement à l’échelle de la planète.

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